THE KENTUCKY HEADHUNTERS: Live at The Ramblin’ Man Fair (2019)
Ah, quel plaisir de pouvoir apprécier les Chasseurs de Têtes du Kentucky en concert ! Ce show a été enregistré au Royaume-Uni et tout ce que l’on pourrait dire se résume facilement à une seule phrase : ça pète le feu ! Greg Martin demeure un guitariste extrêmement redoutable, Richard Young possède un sens de la rythmique peu commun, Doug Phelps lamine sa basse au service du groove et Fred Young frappe sa batterie en expert mais sans en rajouter des tonnes. Un « Big boss man » énergique et pêchu en fournit la preuve d’entrée de jeu. Le groupe continue avec un blues-rock au tempo médium (« Ragtop ») suivi d’un bon rock n’ roll dans le style des Headhunters (« Stumblin’ »). Il faut particulièrement souligner la reprise de « Have you ever loved a woman » en blues brûlant avec des solos qui font vibrer l’épine dorsale. Greg Martin est vraiment un guitariste de grande classe ! Ceux qui suivent les Chasseurs de Têtes depuis longtemps seront ravis d’écouter le « Southern rock » « Wishin’ well » (un morceau de l’album « Electric barnyard » datant de 1991). Encore un peu de blues-rock avec « My daddy was a milkman » et son puissant solo de batterie. Le plus surprenant reste cette version du « Don’t let me down » des Beatles interprétée avec quelques musicos de Black Stone Cherry. Mais bon, on ne va quand même pas faire la fine bouche. Pour finir, on a droit à trois enregistrements récemment découverts avec le regretté Johnnie Johnson (le génial pianiste de Chuck Berry) : « Rock me baby » (un Chicago blues costaud), « Rock n’ roller » (un bon boogie-rock comme son nom l’indique) et le fameux « Hi heel sneakers » popularisé par Jerry Lee Lewis. Ces trois titres miraculeusement retrouvés témoignent de l’immense talent de Johnnie. Un vrai bonheur ! Voilà donc un excellent album qui comblera tous les rockers et les amateurs de bonne musique. Un disque qui va à l’essentiel en puisant directement aux bases du rock’n’roll auxquelles le groupe est toujours resté fidèle. Tout ça me rappelle une interview télévisée du grand Ed King, diffusée au cours de l’émission Blah Blah Metal (quand M6 était une chaîne musicale) à l’occasion du passage de Lynyrd Skynyrd à Paris. On lui demandait sa vison du rock sudiste en 1992. Il a répondu en substance que s’il devait donner un nom pour illustrer ce courant musical, ce serait celui des Kentucky Headhunters. Une sacrée référence ! Si seulement ils pouvaient passer par la France…
Olivier Aubry